Microbiote intestinal : Comment évaluer son bon équilibre ?
Le microbiote intestinal était appelé autrefois flore intestinale. En effet, on pensait que les bactéries faisaient partie de la botanique.
Cela fait maintenant une bonne dizaine d’année que l’on a pris conscience de son importance capitale.
Les bactéries intestinales sont surtout présentes dans le gros intestin (= colon) où on en compte environ 100.000 milliards, ce qui représente 2 kilos de matières vivantes.
Elles sont indépendantes de nous mais, en plus de communiquer entre elles, elles interfèrent avec les cellules intestinales dans un duo win-win. Nous les nourrissons grâce à nos apports alimentaires et elles nous protègent contre d’autres bactéries indésirables. De plus, elles nourrissent les cellules de la muqueuse colique (= colonocytes), elles fabriquent plusieurs vitamines et elles interviennent dans la bonne santé de notre système immunitaire.
La barrière intestinale :
Quand notre intestin est en bonne santé, il constitue une barrière infranchissable pour des grosses molécules, des déchets (morceaux de bactéries), des champignons et autres parasites.
La paroi ou muqueuse intestinale est constituée d’une seule couche cellulaire aussi mince qu’une feuille de papier et repliée très fortement sur elle-même pour former les villosités intestinales. Ces replis permettent d’obtenir une surface de 1000 mètres carrés nécessaire pour une bonne assimilation de tous les nutriments dont notre organisme a besoin. Toutes ces cellules intestinales sont reliées entre elles par des ponts protéiques appelés « jonctions serrées ».
Une protéine appelée zonuline permet d’ouvrir ou de fermer ces jonctions. Lorsque l’intestin est agressé de manière microscopique, cette zonuline est sécrétée et ouvre de manière imprévue ces jonctions serrées.
C’est le début des ennuis.
En effet, ces minuscules trous favorisent le passage de molécules et de déchets qui vont alors provoquer une réaction importante de notre système immunitaire dont 80% se trouve justement derrière la muqueuse intestinale. Les ennuis commencent : les trous minuscules qui apparaissent dans l’intestin (appelé intestin poreux ou leaky gut en anglais) provoquent un emballement du système immunitaire avec réaction inflammatoire d’abord localisée puis généralisée à l’organisme.
Risque d’apparition de maladie auto-immune par erreur des défenses immunitaires.
Pourquoi notre barrière intestinale cède ?
La première et principale cause est une mauvaise alimentation qui a comme première conséquence une altération de l’équilibre en nombre et en qualité de nos milliards de bactéries. Celles-ci finissent par être remplacées par des bactéries inadaptées à notre intestin. Ces dernières vont altérer petit à petit notre barrière intestinale et provoquer, comme je vous l’ai expliqué plus haut, une porosité de la muqueuse intestinale avec toutes ses conséquences pour notre équilibre.
Les autres causes sont aussi : l’abus de certains médicaments (antibiotiques, antiacides, anti-inflammatoires…), l’état de stress chronique, certains toxiques (cigarettes, alcool), intolérance au lactose et/ou gluten mais aussi la ménopause et bien d’autres…
Apport de la médecine fonctionnelle dans l’évaluation du microbiote intestinal :
Simplement par un examen urinaire, on peut évaluer l’état de dysbiose (= déséquilibre des bactéries) ou l’apparition d’une candidose intestinale (= présence en trop grand nombre de champignons dont surtout le candida albicans).
Mais il existe bien d’autres tests biologiques pour évaluer de manière précise le microbiote intestinal (analyse métagénomique et métabolomique des selles) ainsi que son action sur la muqueuse intestinale (Zonuline, LBP…).